samedi 19 avril 2014

Consentement

Parlons consentement.
je voulais vous raconter une histoire personnelle mais je me suis dit, devant l'originalité de cette histoire que mon presque anonymat allait en prendre un coup. L'article avait ete initialement publié avec l'histoire, je vais donc la refaire en bref et anonymisé.

Un jour je me suis retrouvée hospitalisée et il m'a été très difficile de comprendre quels étaient les traitements qui m’étaient administrés. Personne ne m'expliquait le pourquoi du traitement. il m'a fallu batailler pour avoir une réponse.

1 an plus tard me voila en P1 (PACES actuellement) et ses cours de droit de la santé. Dont un cours sur la loi Kouchner, loi du 4 mars 2002. Explicitant l'absolue nécessité d'un consentement libre et éclairé. "Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé" .
tiens donc, j'avais un droit de regard sur mon traitement...

Revenons en à nos moutons.
Aujourd'hui je suis étudiante sage-femme, j'ai donc pris la place du soignant et non plus du soigné. Je dois donc de demander son accord à la patiente à chaque soin réalisé non?
Surtout qu'en tant qu'ESF je ne suis pas seule avec cette patiente.
Non je ne dénoncerai pas ce que j'ai vu en stage, je ne suis QUE étudiante et puis si je me foire sur mon anonymat je risque de m'en prendre plein la figure.

J'aimerais pouvoir dénoncer ce que j'ai vu, mais cela m'est impossible.

Mais je vous explique juste comment dans ma pratique j’essaie, de mon petit niveau d’appliquer jusqu'au bout ce droit qu'ont les patientes.

"Madame, la sage-femme voudrait faire le point, voir comment le travail avance, est-ce que cela vous dérange si c'est moi qui vous examine? Sachant que si j'ai un doute, la sage-femme vous réexaminera à son tour"

Ce qui me choque le plus dans tout ça c'est la réponse de la patiente "oh, vous savez, où j'en suis, je n'en suis plus à 1 examen près"
Oui, mais bon, c'est pas normal de répondre ça!
Chère patiente, sache tu as as le droit de dire non, que le soignant en face de toi ne doit rien t'imposer!

J'aimerai pouvoir vous dire tout ce que je vois, tout ce qui me revolte. Ce qui me revolte le plus c'est que certain(e)s de mes camarades de promotion ne voient pas en quoi ce que je voudrais dénoncer est dénonçable. Ca ne les choque pas, aucunement.
A chaque examen j'essaie de me mettre à la place de la patiente, voir si moi j'accepterai tout ça. Enfin pas vraiment à sa place. J'essaie de comprendre (sans vraiment y arriver).

J'ai hâte d’être diplômée et de travailler comme je l'entend.